Corot Camille, moine assis, vers 1865

Ce chartreux représente plutôt bien ce que les séminaristes rentrés dans leurs familles vivent depuis trois semaines. En effet, éparpillée, notre communauté ressemble de plus en plus à une Chartreuse. L’épidémie a transformé notre communauté en un ensemble d’ermites. La vie de prière se poursuit de manière individuelle, mais notre louange qui s’élève vers le Roi des Cieux est toujours unie. Chacun dans sa retraite poursuit ses études et son discernement. Chacun va vivre Pâques de son côté. Chacun se penche seul sur son bréviaire. Le temps commence à être long, les jours se succèdent et se ressemblent. Pour autant l’espérance de la fin de l’épidémie et la perspective de tous nous retrouver habite nos cœurs. La Bonne Nouvelle de la délivrance de la mort et du péché n’aura jamais été proche de l’expérience de la sortie d’Égypte des Hébreux. C’est guidé par l’arrivée des jours saints que nous avançons. Nous reformerons notre communauté au séminaire pour terminer cette année académique : Stat Crux dum volivitur orbis. La devise de l’ordre cartusien nous l’assure : la Croix se dresse tandis que le monde passe.

Vincent de Rochambeau