Nous vivons actuellement à cause de la crise sanitaire un « renfermement ». Ce temps est éprouvant, certainement plus pour certains que pour d’autres, particulièrement pour ceux qui sont malades, soignants, qui doivent vivre un deuil douloureux ou qui ne peuvent pas être avec leurs familles.

Je vous partage les fruits de ma lecture dans ce billet.

Une chose est sure, le confinement a des effets psychologiques sur nous. Nous traversons des phases où nous pouvons vivre un vrai « retournement du soi », selon l’expression du psychiatre Stanislav Grof. C’est un processus de croissance où nous pouvons oser une authentique humanisation, devenir plus humains.

Nous passons en confinement des phases que je décline ci-dessous. Je m’appuie sur un témoignage que j’enrichis m’appuyant sur ma propre relecture. Le témoignage est celui de S. Farzaneh « réfugié du coronavirus » :

Phase I “de survie” : Au début, C’est un choc. Tout va vite, des reflexes primaires s’activent, il faut « sauver sa peau » et mettre en sécurité ceux que nous aimons. On thésaurise tout ce qu’il faut pour surmonter la crise car nous sommes en face de l’incertitude et nous ne savons pas combien de temps ça va durer. Nous paniquons et les rayons alimentaires se vident en un clin d’œil.

Phase II “de sécurité” : Nous pouvons respirer dans cette phase ayant trouvés nos marques. La décision est prise pour accueillir ce temps comme un temps qu’on peut rendre « utile ». « Je consolide des liens, je fais des fleurs, j’avance dans mon travaille, je déploie un talent qui était jusque-là en mode ‘furtif’, je range mes placards, je regarde les films que j’aime ou j’écris tout simplement. »

Phase III, celle de l’appropriation : Nous profitons de ce temps pour avancer dans le travail et tirer profit des temps gratuits en famille. Chacun s’organise et devient un expert en matière de vivre un « davantage » devant l’imprévu. « Je travaille sur tel aspect de ma personnalité, why not ?, Je cultive mon intériorité ! »

Phase IV: Nommons cette phase, celle de la « valorisation globale ». Ce temps éprouvant est aussi un temps de « retournement », comme nous l’avons précisé plus tôt. On approfondi les relations avec la famille et les collègues. Qu’est-ce que j’en fais dans l’aujourd’hui et pour l’après ? Nous ne pouvons plus revenir à la normalité, nous avons évolué vers un nouveau mode de vie, la nouveauté a jailli de la tempête imprévisible. J’avance en étant riche de l’expérience car il y a un avant et un après.

En mémoire de nos morts, ce sera un devoir pour les survivants de vivre autrement. La solidarité vécue a ouvert une nouvelle ère sous l’étendard de la fraternité. Nous reconnaissons enfin notre fragilité, l’épine dorsale de notre humanité. Je termine avec une expression du professeur Dario Spini : « Ce qui était « la norme » hier n’existe plus ».

Jean Rex Casimir