Louis-Omer est séminariste en première année pour le diocèse de Nantes. Passionné de communication, pendant le confinement, avec beaucoup de créativité il a monté une page Youtube « Choisir dans l’amour »[1]. Il nous livre son témoignage.
Lorsque le Président de la République a annoncé la fermeture des écoles, collèges et lycées, et alors que la menace d’un confinement se faisait de plus en plus inévitable, j’ai pensé que beaucoup de jeunes passeraient probablement du temps sur les écrans, en dehors de leur travail scolaire. J’ai pu me rendre compte de l’impact important, et parfois néfaste, que ceux-ci peuvent avoir sur les jeunes, au cours d’un stage professionnel et d’un mois de service caritatif, tous deux en quartiers populaires, respectivement à Bondy (93) et à Marseille. J’avais donc le désir de proposer des vidéos avec un contenu qui puisse les faire réfléchir et les nourrir intérieurement, durant le confinement. Ayant fait part de cette idée à deux de mes frères séminaristes, Joseph et Matthieu, nous avions commencé à réfléchir sur les différents thèmes que nous vous voulions aborder et la forme que prendrait les vidéos, afin de faire valider cela par les pères du séminaire. Malheureusement, l’annonce de la fermeture du séminaire ne nous a pas permis de pouvoir continuer le projet à trois. Toutefois, le curé de ma paroisse d’insertion, le Père Arnaud de Guibert, qui avait le désir de pouvoir garder un contact régulier avec les jeunes de la paroisse, m’a encouragé à poursuivre le projet. Ainsi donc, j’ai créé une chaîne Youtube (« Choisir dans l’amour ») sur laquelle j’ai posté quotidiennement une courte vidéo de trois minutes en moyenne, abordant différents sujets comme la prière, l’obéissance, l’espérance, etc. Une vidéo bonus, de mon frère séminariste Matthieu, est venue clôturer un cycle de dix-sept vidéos.
Cette expérience a été l’occasion de partager ma joie de croire, mais aussi certaines convictions profondes, et d’interpeller les jeunes sur leur façon de vivre en général, sur leur vie de foi et sur l’espérance qui habite leur cœur. Les réseaux sociaux (Facebook et Instagram) ont permis de toucher d’autres jeunes, au-delà de la paroisse. J’ai eu la grâce de recevoir plusieurs messages d’encouragement et de remerciement. De plus, cela m’a aussi permis de faire attention à ce que je voulais transmettre, à la manière de le faire, à l’importance de choisir les bons mots et les bonnes tournures de phrases. Les questions reçues m’ont aussi poussé à approfondir certains points abordés. Tout cela a donc été une vraie source de joie, mais aussi d’angoisse. En effet, outre l’aspect chronophage de la réalisation des vidéos, c’est l’accueil des compliments qui s’est avéré le plus difficile. Mon désir que les gens s’attachent au message et non à la personne s’est révélé être de la fausse humilité.
Dans une vidéo de la Congrégation pour le clergé (Alter Cristus[2]), un jeune prêtre fait remarquer qu’au moment de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, si l’âne avait pensé que c’est lui qu’on acclamait alors on peut aisément dire qu’il se serait trompé. Le Seigneur m’a fait comprendre qu’il est bon de savoir accepter humblement les dons qu’Il nous fait et de les utiliser pour Sa plus grande gloire. Tout chrétien, et à plus forte raison le prêtre, est appelé à refléter le Christ dans ses actions, ses paroles et ses regards. En tant que séminariste, je perçois donc la nécessité d’être toujours plus docile à l’action de l’Esprit-Saint à travers moi. C’est une vraie joie de voir combien, en ce temps de confinement, le Seigneur continue à m’enseigner, et de prendre conscience que, même si l’initiative semble venir de nous, c’est toujours Lui qui tient les rênes. Un bel enseignement pour « frère âne »[3].
Louis-Omer KROMWELL
[1] https://www.youtube.com/channel/UCSPQ2AEEtTuKU4jFsTKch0g
[2] Partie 3 https://www.youtube.com/watch?v=KLxuRi18xec
[3] C’est ainsi que Saint François d’Assise appelait son corps