Emmanuel est séminariste en deuxième année pour le diocèse de Luçon (Vendée). Il revient pour nous sur son expérience de Pâques vécue en famille.

Χαίρετε » (Mt 28, 9) ! Tel est le premier mot du Christ ressuscité dans l’évangile matthéen. Je n’ai pas encore étudié le grec, mais il me semble que c’est un appel à la joie !! Cette salutation est semblable à celle de l’ange à la Vierge Marie lors de l’Annonciation, « Χαίρε ». L’ange est venu chez Marie pour annoncer la venue du Rédempteur. Dans la nuit de samedi à dimanche j’ai entendu, de chez moi, l’annonce de la résurrection du Sauveur ! Réjouissons-nous !

Joie de vivre un tel événement en famille, joie de pouvoir participer aux célébrations, même à travers un écran, joie de pouvoir célébrer la résurrection, joie d’être uni à mes frères par-delà les frontières de la Bretagne (veuillez accepter mes excuses, il fallait que je l’écrive quelque part)… « Y’a d’la joie dans le ciel par-dessus le toit » nous chante Charles Trénet, mais il y aussi de la joie sur terre !

Unis aux anges, les chants de louange résonnent : « Christ est ressuscité, alléluia ! Il a vaincu la mort, alléluia », « Christ est ressuscité ! Alléluia, Dieu l’a glorifié. », « Criez de joie, Christ est ressuscité ! Il est vivant comme il l’avait promis ».
Loin de tout énervement, ou excitation, ces chants s’élèvent et m’ouvrent à l’espérance. Face aux nombreuses épreuves, face à la mort elle-même, l’espérance demeure et renaît. Et elle apporte avec elle la foi et la charité. Par sa résurrection le Christ re-suscite en nous ces trois dons. Finalement, Pâques, c’est Noël avant l’heure. Le Christ m’offre (nous offre) le starter-pack de la vie !
Ce qui me touche particulièrement, c’est la gratuité de ce cadeau (logique allez-vous me dire) qui naît d’un amour ardent et passe par une obéissance parfaite.

Le contexte actuel n’est pas une excuse pour ne pas être bouleversé par Dieu. C’est au contraire l’occasion de continuer ce que le Carême a déjà initié : la marche à la suite du Christ. Et il n’y a toujours pas besoin de masque, de gel hydro-alcoolique, de gant, d’hydroxy-chloroquine, de gestes barrière, de distance de sécurité… La marche est toujours aussi exigeante, mais par sa résurrection, le Christ nous redonne un traitement, mélange de foi, d’espérance et de charité, avec une bonne dose d’amour, d’obéissance et un goût de victoire déjà acquise.

L’enfer est dévasté, Satan est vaincu, la mort est détruite… Rien ne pourrait ravir ma joie. Comment ? Covid-19 ? Jamais vu, en tout cas pas en Bretagne.

Emmanuel LEMOINE